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ſur les Végétaux nouriſſans.

nourriture ſubſtantielle ſans ſatiguer l’eſtomac. Quelle vogue n’a point eu de nos jours celui qu’on retire des pommes de terre ? L’expérience a ſuffiſamment prouvé que deux onces d’amidon diſſous dans du lait ou dans de l’eau avec un peu de ſel ou de ſucre, étoient capables de nourrir toute une journée un enſant qu’on vouloit ſevrer, & qu’une pareille nourriture valoit infiniment mieux que cette bouillie pernicieuſe de farine de froment qui, quoique préparée avec ſoin, immole chaque année tant de victimes.

Une Obſervation qu’il n’eſt pas moins eſſentiel que je rapporte ici, dans la vue de prouver l’excellence de l’amidon pour la nourriture, c’eſt qu’une Dame ayant remarqué que une cuillerée de fécules de pommes de terre étoit capable de donner du corps au bouillon pour faire une ſoupe copieuſe ſans nuire à ſa ſaveur, s’eſt déterminée à en faire l’eſſai ; pendant quinze jours qu’elle continua cet uſage, elle s’aperçut que le ſoir elle avoit moins d’appétit que de coutume, ſans trop ſavoir à quoi en attribuer la cauſe, n’ayant aucune ſorte d’indiſpoſition : mais à la fin elle