Page:Parmentier - Recherches sur les végétaux nourrissans, 1781.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée
42
Recherches

que c’eſt dans l’état de convaleſcence ou durant une maladie chronique, que l’uſage en eſt indiqué par le Médecin ; mais il eſt néceſſaire de conſidérer que toutes les fois que l’aliment eſt associé avec le médicament, il n’agit plus comme tel : la caſſe & la manne, ſont très-muqueuſes ; la bryone, le pied-de-veau, le colchique ſont très-farineux, cependant toutes ces ſubſtances purgent & ne nourriſſent point : l’aliment a une action douce & tranquille, il répare les pertes de l’économie animale : le médicament, au contraire, a un but entièrement oppoſé, & opère un effet infiniment plus marqué ; il n’y a donc point d’aliment médicamenteux proprement dit. Celui, auquel on eſt convenu de donner ce nom, n’eſt autre choſe que la ſubſtance nutritive elle-même, la plus pure, la plus atténuée, & dégagée autant qu’il eſt poſſible, de la matière fibreuſe, d’où réſulte la nourriture légère.

Les purées des ſemences légumineuſes, les décoctions muqueuſes, les gelées de corne de-cerf, &c. portent ſouvent le nom d’alimens médicamenteux ; on prétend même que la plupart poſſèdent des propriétés aſtringentes,