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Recherches

Depuis, j’ai pris vingt-cinq livres de pâte de pommes de terre deſtinée à faire du pain, c'eſt-à-dire compoſée de parties égales de pulpe & d’amidon : je l’ai laiſſé paſſer à l’état de levain le plus fort & le plus aigre pour enſuite le diſtiller à feu nu. Dès que l’ébullition a été établie dans la cucurbite, j’ai ſéparé les premières huit onces de liqueur qui avoient paſſé & j’ai pourſuivi la diſtillation juſqu’à ce que j’euſſe encore le double de liqueur, alors je l’ai arrêtée pour examiner mes deux produits ; l’un & l’autre furent rectifiés à une douce chaleur : je les ai verſés dans une fiole à long col que j’ai placée ſur les charbons ardens ; dès que l’évaporation a commencé à ſe faire, j’ai préſenté à l’orifice de la fiole une bougie allumée, mais la vapeur loin de s’enflammer, éteignoit la bougie ; cet effet a été plus marqué lorsque la liqueur a été bouillante, ce qui paroît ſuffire pour prouver que la pomme de terre, dans le degré de fermentation où la farine de froment & des autres graminées donne du ſpiritueux, ne fournit pas un atome d’eſprit ardent.