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Recherches

M. Blanchet a éprouvé qu’en donnant beaucoup de pommes de terre à des bêtes à corne qu’on a deſſein d’engraiſſer, elles enflent à cauſe de leur trop grande quantité de matière nutritive ; il penſe qu’un boiſſeau de Paris de ces racines, partagées matin & ſoir, hachées menues comme des grosses noix, mêlées d’un peu de ſon & de ſel, en Bretagne où il eſt à bon marché, avec du foin, ſuivant l’uſage à midi & pour les nuits, avance beaucoup l’engrais des bêtes à corne, même des chevaux, que cette nourriture les ſoutient ſans avoine aux travaux du labourage. M. Blanchet ajoute qu’étant Régiſſeur d’une ferme dans le haut Poitou, il avoit recueilli en 1765, environ mille ſacs de gros navets, qu’il avoit ſemés & cultivés par rangs ; il fit engraiſſer pendant l’hiver, dix-huit bœufs : ſes Valets, appelés Grangiers, c’eſt-à-dire, attachés à la grange pour nourrir les bœufs qu’on engraiſſe, leur donnoient journellement une ſi grande quantité de navets, qu’il en fut étonné, pendant pluſieurs jours, il fit peser ce qu’on en donnoit à deux bœufs, il trouva qu’une paire, l’une dans l’autre, en mangeoit de quatre cents