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ſur les Végétaux nouriſſans.

à tort qu’on l’a attribué aux matières ſalines, graſſes & ſulfureuſes, puiſque les expériences modernes les mieux faites, n’avoient jamais démontré l’exiſtence d’aucune de ces matières dans les terres labourables réputées les plus fertiles ; que ſi ces ſubſtances contribuoient à l’accroiſſement des végétaux, ce ne pouvoit être par leurs propres parties ; qu’il ne falloit les conſidérer, ainſi que les engrais & leſſives employés pour les ſemailles, que comme des inſtrumens propres à attirer les vapeurs qui circulent dans l’air, à les retenir, à les communiquer d’une manière très-divine, aux orifices des vaiſſeaux deſtinés pour la nutrition ; mais qu’une fois les Plantes développées c’étoit par leurs feuilles qu’elles ſe nourriſſoient ; que c’étoit autant de puiſſances que la Nature ſe ménageoit pour enlever dans l’atmoſphère le fluide eſſentiel à leur accroiſſement, l’élaborer & le diſtribuer aux autres parties, & que la racine elle-même ſe nourriſſoit & groſſiſſoit par le moyen des ſucs qui deſcendoient des feuilles & de la tige.

S’il étoit vrai que la pomme de terre épuiſât le ſol au point de le mettre hors d’état