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Recherches

du terrein qu’elle appauvriſſoit, & que chaque eſpèce de terre & d’engrais, avoit des ſels particuliers ; mais le temps & l’expérience ont montré que c’était ſans fondement qu’on prétendoit que cette Plante épuiſoit les terres ; qu’il y en avoit au contraire certaines qu’elle amélioroit en les rendant plus légères, plus meubles ! que les Plantes tiraient leur ſuc nourricier moins de la terre que de l’atmoſphère au milieu duquel elles vivoient ; que la racine elle-même ne végétoit & ne ſe multiplioit qu’à la faveur de ce ſuc nourricier : cela eſt tellement vrai, que ſi les animaux viennent brouter la ſane des pommes de terre avant que leurs tubercules ſe ſoient entièrement formés, ils avortent & ne groſſiſſent point ; mais s’il étoit vrai que la pomme de terre épuiſât le ſol, comme on le dit ſi vaguement, pourquoi dans certains cantons ſa récolte eſt-elle aujourd’hui ce qu’elle étoit il y a un ſiècle ?

Sans rappeler ici ce que nous avons avancé dans nos Additions aux Récréations chimiques de Model, touchant la cauſe de la fécondité des terres, nous ferons obſerver que c’eſt à tort qu’on