avec emphaſe à en détourner : les habitans des campagnes travaillant beaucoup & gagnant peu, trouveroient dans ce végétal une reſſource que nulle autre production n’eſt en état de leur procurer ; les pays même les plus riches en grains, ne ſeroient-ils donc pas expoſés à en manquer ! à la vérité, le défaut d’une récolte à l’autre ne ſauroit occaſionner de diſette ; mais il augmente exceſſivement la denrée, & ôte aux malheureux la faculté de ſe procurer une nourriture conforme à leurs moyens : donnons-leur l’exemple, & bientôt nous les verrons bêcher le coin d’un jardin & du verger, qui leur rapportoit au plus un boiſſeau de pois, pour y planter des pommes de terre qui leur en produiront pluſieurs ſacs, ce qui les mettra en état de ſubſiſter pendant la ſaiſon la plus morte de l’année ; enfin j’oſe aſſurer que ſi on accorde aux pommes de terre la même conſidération qu’aux ſemences légumineuſes, ce fera le moyen le plus efficace pour parer toujours aux inconvéniens de la cherté & aux malheurs de la famine.
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