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ſur les Végétaux nouriſſans.

Colonies, ſi on indiquoit les plantes alimentaires qui y croiſſent ſans culture & la préparation qu’elles exigeraient pour devenir aiſément un comeſtible ſalutaire ! Vous devriez, Monſieur, ſonger à ce travail ; être utile aux claſſes les plus nombreuſes de la ſociété, mettre à la portée du Peuple les vérités les plus précieuſes, encourager ſon activité & multiplier ſes reſſources : voilà des jouiſſances que votre cœur peut goûter.

J’ai lû dans les nouveaux Voyages de l’Amérique ſeptentrionale par M. Boſſu que la folle-avoine eſt tellement commune dans ces contrées, que les ſauvages en font chaque année d’abondantes récoltes : comme cette Plante vient aiſément en touffes au-deſſus de l’eau, pourquoi ne pas la ſubſtituer aux roſeaux & aux joncs qui en couvrent les marais & les lacs ? les hommes & les animaux y trouveroient une nourriture ſubſtancielle. Vous avez très-certainement, Monſieur, beaucoup de végétaux ſauvages à ſa ſuperficie de terrein inculte de la partie de l’Amérique que vous habitez, dont on pourroit tirer parti : il me ſemble même qu’on ne s’eſt pas