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Recherches

adminiſtration, qui avoit l’art de faire un auſſi heureux uſage du ſuperflu des bonnes années, pour ſubvenir aux beſoins que les mauvaiſes occaſionnent ; mais on a droit d’être ſurpris en même temps que leurs dépôts publics, leurs greniers de conſervation, aient demeuré imparfaits pendant autant de ſiècles ; que même l’expérience & le temps ne leur aient pas appris que ces citernes, ces puits profonds, ces creux ſouterrains, beaucoup trop vantes par nos Modernes, racorniſſoient le grain, & que tous les lits de chaux, dont ils en recouvroient la ſurface, empêchoient bien l’air de pénétrer dans l’intérieur de la maſſe, mais occaſionnoient des pertes conſidérables. Maintenant qu’il eſt aiſé de conſerver les grains avec leur fraîcheur & leur qualité ſans en ſacrifier une partie, quand verrons-nous donc une universalité de foins & d’efforts atteindre un but auſſi utile !

Dès qu’une fois le blé eſt récolté, battu, vanné & criblé, on le dépoſe en tas dans le grenier ; il eſt bientôt perdu ſi on l’y oublie, ſi on ne le remue & ne l’évente, ſi on n’oblige une colonne d’air frais & ſec d’en traverser les