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ſur les Végétaux nouriſſans.

pendant la moiſſon & de le rentrer sèchement dans la grange ; l’humidité qu’il contient encore naturellement ſuffiroit pour le détériorer, ſi on n’avoit l’attention d’en empêcher l’effet par un travail preſque continuel : que de grains de bonne qualité, entièrement perdus par la négligence puniſſable des Régiſſeurs ! L’ignorance eſt ſouvent moins coupable que la pareſſe & la cupidité : les Propriétaires qui ne peuvent inſpecter par eux-mêmes les hommes qu’ils chargent de leurs greniers, devroient bien, à leur déſaut, les faire inſpecter par quelques perſonnes de confiance. En ſongeant que rien ne peut repréſenter le blé, & que dans un temps de diſette l’or n’a preſque aucune valeur a côté de lui, peut-on s’empêcher d’être révolté contre ces négligences affreuſes, qui dans des circonſtances où l’on n’a que le néceſſaire, expoſent à des malheurs ſans nombre !

On ſait combien les Anciens, pour ſe préſerver de tout événement fâcheux, étoient occupés, dans les temps d’abondance, à ſe ménager des armes contre les diſettes, & l’on ne peut aſſez admirer la ſageſſe de leur