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ſur les Végétaux nouriſſans.

du repos qu’on parvient à féconder la terre, mais en lui faiſant nourrir une multitude de végétaux dont les racines produiſent beaucoup de terreau, d’où naît l’abondance & le bon marché, qui en eſt la ſuite naturelle, comme la cherté accompagne toujours la diſette.

L’humidité & la chaleur, les deux grands moyens de la Nature pour la végétation, concourent d’autant mieux à cet objet, que ces moyens ſont proportionnés & ſe prolongent depuis la germination juſqu’à la maturité. Pluſieurs Agronomes inſtruits citent différentes obſervations, qui tendent toutes à prouver que la quantité & la qualité des productions dépendent de la durée de leur végétation ; ils expliquent en même temps pourquoi les pays froids ſont ſi fertiles en grain, malgré le déſavantage apparent de leur climat : c’eſt donc une coutume pernicieuſe d’attendre ſi tard ſoit en automne, ſoit au printemps, pour commencer les ſemailles. Si l’homme réfléchiſſoit quelquefois ſur ſes travaux, non-seulement il parviendroit à les abréger, mais il diminueroit encore ſes dépenſes & augmenteroit ſes produits.