D’autres Auteurs, non moins diſtingués, prétendent avec bien plus de fondement, que les années de jachères, loin d’être néceſfaires, ſont inutiles & même dangereuſes : étonnés qu’une ſemblable opinion ait pu s’accréditer parmi les Anciens environnés de forêts, ils obſervent qu’il n’y a point de terrein dont la ſurface ſoit plus couverte de végétaux, point de terrein qui produiſe & nourriſſe plus de plantes que les bois & les prés ; cependant malgré cette production continuelle, le terrein en eſt toujours extrêmement fertile : en effet, les terres de l’eſpèce des landes dépériſſent par les jachères : les Chinois, les premiers Cultivateurs du Monde, regardent cette coutume, même pour les terres les plus maigres, comme abuſive. II y a des terres dans le Nord & dans le Midi, qui depuis des fiècies qu’elles ſont miſes en valeur, rapportent deux fois l’année ſans jamais ſe repoſer ; enfin, nous avons ſous les yeux l’exemple de pluſieurs provinces qui recueillent conſtamment chaque année de leurs fonds, à peu-près le même produit ; d’où l’on peut raiſonnablement conclure que ce n’eſt nullement par le moyen
Page:Parmentier - Recherches sur les végétaux nourrissans, 1781.djvu/450
Cette page n’a pas encore été corrigée
432
Recherches