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ſur les Végétaux nouriſſans.

combien de viandes même des plus ſavoureuſes, qui ſeroient indigeſtes ſans une ſauce piquante, tel eſt le cochon par exemple, pour lequel l’École de Salerne recommande l’accommodage au vin : les gelées des chairs & des parties ſolides des animaux, ne ſeroient pas auſſi alimentaires, ſi on n’y mettoit du ſel ou du ſucre. Enfin, cette condition d’aſſaiſonner les alimens & les boiſſons, s’étend même juſque ſur les médicamens ; ces derniers exigent qu’on leur ajoute une ſubſtance capable de les approprier à l’eſtomac qui doit les recevoir.

Les formes variées, ſous leſquelles ſe préſente la matière nutritive dans les animaux & les végétaux, ne ſont que des modifications qui n’en changent pas l’effet principal ; elle eſt conſtamment muqueuſe, diſſoluble dans l’eau, & plus ou moins alimentaire, au lieu que l’aſſaiſonnement eſt de nature & d’eſpèce différente : quelquefois il eſt âcre & acerbe, d’autres fois acide ou ſalé, ſouvent enfin, il eſt doux & ſucré ; mais ſa propriété eſſentielle conſiſte à aſſaiſonner l’aliment, afin de le rendre plus ſuſceptible de ſe diſſoudre & de ſe combiner avec les ſucs propres de l’animal