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ſur les Végétaux nouriſſans.

maux auxquels elle n’a aucune part directe ? N’eſt-ce pas un vol fait à la Société que de refuſer de mettre à profit les moyens qui nous ſont offerts pour augmenter notre ſubſiſtance ? La grande quantité de grains forme l’abondance des États, & la diſette y fait le plus horrible des malheurs.

L’uſage de laiſſer la terre ſe repoſer pendant une année, ſacrifie encore mal-à-propos la moitié ou le tiers au moins du produit réel qu’on pourrait retirer, au fol eſpoir d’augmenter la récolte de l’année ſuivante. Les Anciens trompés par quelques obſervations, ont cru que la terre étoit ſuſceptible de laſſitude & de délaſſement en ſorte qu’une culture continuée pendant long-temps ſans interruption devoit la fatiguer au point de la rendre tout-à-ſait incapable de nouvelles productions : pour parer à cet inconvénient, ils inſtituèrent les jachères & leur opinion a été adoptée ſans examen dans beaucoup d’endroits ; pluſieurs Agriculteurs célèbres les regardent même comme indiſpenſables pour diviſer la terre par les labours & faire périr les mauvaiſes herbes.