Page:Parmentier - Recherches sur les végétaux nourrissans, 1781.djvu/425

Cette page n’a pas encore été corrigée
407
ſur les Végétaux nouriſſans.

Les Anciens étoient auſſi dans l’uſage d’employer diverses compoſitions propres à ſoulager la faim, ce qu’ils appeloient ſe nourrir à peu de frais : les plus ſameuſes ſont les paſtilles d’Épimenides. Ils y faiſoient entrer des feuilles de mauve, de la racine d’aſphodèle, de l’oignon de ſcylle (sans doute de l’eſpèce des ornythogales), toutes ſubſtances mucilagineuſes, incorporées avec du miel, & auxquelles on ajoutoit la ſemence de ſéſame & les amandes grillées : après les avoir fait ſécher, ils les diviſoient en petites maſſes de la grosseur d’une noix muſcade, une le matin & autant le ſoir ſuffiſoient pour ſe mettre à l’abri de la faim.

Sans adopter cette compoſition qui nous paroît aſſez bizarre, on pourroit faire des paſtilles contre la faim, plus efficaces & moins déſagréables, en choiſiſſant parmi nos mucilagineux les plus connus, tels que la gomme arabique & l’amidon ; en les incorporant avec du miel ou un ſirop quelconque, on y ajouteroit des ſemences de la claſſe des ombellifères la ſalive imprégnée d’une ſubſtance muqueuſe, & avalée, inſenſiblement diminue