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Recherches

horrible ; les paſtilles pour ce dernier cas ſont connues : il eſt également poſſible de remplir l’autre beſoin à peu de frais, ou de le rendre au moins ſupportable un certain temps ſans aucun danger. L’expérience a déjà appris qu’il ſuffiſoit de mâcher habituellement des feuilles de tabac pour appaiſer la ſaim ; cet effet ne dépend point, comme on l’a avancé, des obſtacles que ce végétal apporte à la tranſpiration inſenſible, ni du mucilage qu’il ne contient plus dans l’état de fermentation où il ſe trouve : il agit ſur les ſucs ſalivaires, les expulse au-dehors, en diminuant de leur activité.

Au Pérou, les Mineurs qui ſouvent n’ont pas le temps de manger à cauſe de l’arrivée de l’eau qui les ſubmergeroit s’ils diſcontinuoient leurs travaux, mâchent & ſucent toujours du Coca, feuille d’un arbriſſeau que l’on cultive dans cette partie de l’Amérique, & dont on fait un très-grand commerce : les Indiens qui mâchent preſque continuellement du betel mêlé avec l’areca pour un autre uſage à la vérité que celui d’appaiſer la ſaim, éprouvent cette ſenſation moins violemment que les autres peuples.