Page:Parmentier - Recherches sur les végétaux nourrissans, 1781.djvu/413

Cette page n’a pas encore été corrigée
395
ſur les Végétaux nouriſſans.

La divinité accordée à ceux qui ont perfectionné le pain ou cultivé la matière première qu’on y emploie, doit ſervir à prouver qu’on regarde cet aliment comme un bienſait de la Nature, le triomphe de l’Art, & le premier de nos alimens ; rien ne prouve mieux d’ailleurs, en faveur de l’efficacité du pain, que de voir juſqu’à quel point il réunit tous les ſuffrages : car, outre qu’il eſt l’aliment ſavori des Européens & de quelques autres parties du Continent, il n’y a pas de nations ſur la table deſquelles on ne ſerve du pain comme une pièce de luxe ou un mets délicat & de ſenſualité.

Je demande toujours à ceux qui ont cherché à calomnier le pain, s’il exiſte un aliment qu’on fabrique avec autant de facilité, qui ſoit moins couteux & plus commode, qu’un ſeul ouvrier puiſſe préparer en deux heures en quantité ſuffiſante pour les beſoins journaliers de quatre cents perſonnes, qu’on peut porter par-tout, confondre avec tout, manger quand & où l’on veut, ſans courir les riſques d’être incommodés. Le riz, dont les Chinois font la baſe de la nourriture, ſeroit peut-être ſupérieur au fro-