La nourriture végétale ayant jufqu’à préſent été l’objet de nos recherches, nous devons faire voir maintenant qu’elle mérite une préférence marquée ſur la nourriture animale, & que, ſans prétendre l’admettre uniquement & indifféremment pour les hommes de tous les pays, de tous les âges & de toutes les conditions, il paroît que la Nature, l’expérience & la raiſon, l’indiquent dans une infinité de circonſtances où il ſeroit peut-être eſſentiel de ſe renfermer dans ſon ſeul uſage.
Nous allons hasarder à ce ſujet quelques réflexions qui, ſans réſoudre la queſtion, pourront peut-être l’éclaircir.
Deſtiné à peupler l’Univers, l’homme eſt parvenu à approprier à ſes organes, une infinité de ſubſtances nutritives qui en paroiſſoient éloignées dans l’état naturel : ainſi les uns s’accoutument à vivre uniquement de végétaux ; les autres n’eſtiment rien de ſi délicieux que la viande ; quelques-uns ne pouvant