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ſur les Végétaux nouriſſans.

de matière nutritive ſous le plus petit volume poſſible ; mais elles ne ſont nullement propres à remplir les grands effets qu’on en attend : elles peuvent convenir aux eſtomacs foibles, aux hommes qui vivent dans une ſorte d’inaction, ou qui voyagent dans une chaiſe de poſte ſans faire aucun exercice ; mais elles ne foutiendront pas long-temps en vigueur & en ſanté, l’Ouvrier, le Cultivateur & le Soldat. D’ailleurs, ſuivant Sanctorius, quatre onces d’aliment qui nourriſſent beaucoup, rendent le corps plus peſant, que ſix onces d’une nourriture plus légère.

C’eſt ſur-tout dans les temps d’abondance qu’il faut ſe ménager des reſſources contre les ſuites de la ſtérilité & les malheurs de la diſette ; l’homme affamé n’eſt capable d’aucunes recherches heureuſes, & alors les poudres nutritives pourroient devenir un moyen pour l’empêcher de ſouffrir & même de mourir d’inanition. Dans les provinces où la châtaigne ſert de baſe à la nourriture du peuple pendant ſix mois de l’année, ſi on faiſoit ſécher ce fruit ſuivant la méthode pratiquée dans les Sevennes, on en auroit toujours une proviſion