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Recherches

doubler ſa marche & d’aller à la légère, il ne peut être ſuivi par les vivres, au lieu de charger le ſoldat d’une proviſion pour pluſieurs jours, proviſion ſujette à ſe gâter, on lui diſtribueroit de cette poudre dont il feroit une panade à laquelle il ajouteroit les ſubſtances alimentaires qu’il trouveroit ſur ſa route, tantôt ce ſeroit des graines légumineuſes, tantôt des racines ou des plantes potagères, quelquefois du lait ; enfin le ſoldat ſoutiendroit la fatigue avec plus de courage, n’auroit pas continuellement ſoif, parce que la panade eſt une nourriture humectante ; il ne courroit pas les riſques par conſequent de ſe déſaltérer avec des fruits non mûrs, des eaux bourbeuſes & mal-ſaines.

Dans la préoccupation où ſont quelques Nations, que la partie la plus ſubſtancielle de la nourriture, réſide dans le règne animal, on y a eu recours pour les circonſtances que nous rapportons. Les Orientaux avoient même imaginé des poudres de viande, & M. de Louvois, à leur exemple, avoit voulu en faire diſtribuer aux ſoldats ; mais cette poudre qui ne donnoit qu’un fort mauvais potage peu