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ſur les Végétaux nouriſſans.

cela ſe pratique quelque part, les farines de gruaux, la partie la plus sèche & la plus ſavoureuſe du blé ; une chaleur bien ménagée ne ſouſtrait point ſeulement l’humidité ſurabondante des grains, elle réunit encore leurs différens principes, qui ſe combinent plus intimement avec l’eau reſtée dans le biſcuit.

Les Voyageurs rapportent que beaucoup de peuples, même les plus ſauvages, prennent quelques précautions contre les malheurs de la guerre & de la famine ; les uns font ſécher ou torréfier des poiſſons, des viandes & des grains ; les autres en préparent des décoctions, des jus & des crêmes, qu’ils rapprochent enſuite à l’aide de l’évaporation ſous un petit volume : pourquoi, dans les pays civiliſés, ſerions-nous privés de pareils avantages ?

Indépendamment des temps de diſette & de cherté, où notre poudre de biſcuit ſeroit une reſſource eſſentielle, on pourroit, dans bien des cas, s’en ſervir pour les pauvres ; elle deviendrait quelquefois très-utile à la guerre : par exemple, lorſqu’un corps de troupes s’éloigneroit du gros de l’armée pour une expédition quelconque, & que forcé de