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ſur les Végétaux nouriſſans.

deux verres d’eau, & je m’occupai dans mon laboratoire juſqu’a minuit ; mon ſommeil fut auſſi profond que de coutume, je m’éveillai ſans beſoin, & j’attendis ſans impatience l’heure du dîner : j’ai donc vécu au moins vingt-quatre heures avec ſix onces de cette poudre, & les déjections ſe ſont trouvées en raiſon inverse de la quantité de ſubſtance alimentaire ; ma poudre eſt preſque toute nourriture.

Cette poudre n'eſt, comme on le voit. qu’une eſpèce de biſcuit extrêmement deſſéché, qu’on pourroit préparer avec tous les farineux connus ; elle ſe conſerveroit des ſiècles ſans altération, pourvu qu’elle fût renfermée dans des caiſſes ou barils expoſés à un endroit frais, ſec & à l’abri des animaux deſtructeurs : on la garderoit plus aiſément que le biſcuit de mer lui-même qui ſouvent ſe détériore dans les traverſées à cauſe de ſon épaiſſeur qui ne permet pas au centre d’être auſſi exactement deſſéché que le reſte ; la plus légère humidité devient bientôt dans un endroit renfermé & ſouvent expoſé à être mouillé, la cauſe qui hâte la moiſiſſure de cet aliment.