Page:Parmentier - Recherches sur les végétaux nourrissans, 1781.djvu/364

Cette page n’a pas encore été corrigée
346
Recherches

ſans répugnance, & le ſoir il a pris le reſte : le lendemain il a vécu de la même manière, & m’a aſſuré que le ſur-lendemain il n’avoit pas même eu faim à l’heure du dîner comme à ſon ordinaire.

J’aurois fait quelque fonds ſur cette expérience, ſi un camarade que j’interrogeai ſur la ſobriété de mon convive, ne m’eût dit l’avoir vu dans un cabaret à Vaugirard le dernier jour que je le traitois. Il eſt vrai que je n’avois pas fongé à lui recommander une autre abstinence peut-être plus difficile à remplir pour un vieux Soldat, celle du vin & des autres boiſſons ſpiritueuſes alimentaires.

Je préférai donc d’être moi-même l’objet dont j’avois beſoin pour mon expérience. Ayant dîné la veille à mon ordinaire, & mon repas étant fini à deux heures, j’avois eu la précaution de ne pas ſouper ; en conſéquence je pris le lendemain à midi trois onces de ma poudre ſous forme de panade, & je fis dans l’après-midi plus d’exercice que je n’ai coutume d’en faire ; le ſoir, vers les huit heures, j’avalai mes trois onces de poudre reſtante ſans aucun apprêt ; je bus par-deſſus