Page:Parmentier - Recherches sur les végétaux nourrissans, 1781.djvu/360

Cette page n’a pas encore été corrigée
342
Recherches

avec les végétaux que je propoſe ; mais en les raſſemblant dans leur ſaiſon & les ſoumettant à une préparation qui pût les conſerver un certain temps, on auroit une reſſource de plus ſous la main dans les temps de cherté : il faudroit moins de blé pour fournir à leur entretien & à celui de leur ſamille ; enfin, ils ſeroient peut-être moins expoſés à hâter par leurs ſoupirs, l’inſtant de la moiſſon, pour ſe jeter avec avidité ſur les grains nouveaux, dont l’uſage occaſionne tant de maux.

Je ſais que les hommes nageant dans l’abondance, qui jamais n’ont éprouvé le ſentiment de la faim ſans avoir abondamment de quoi y ſatiſfaire auſſitôt, ne ſauroient s’imaginer que, tandis qu’ils regorgent d’alimens de toute eſpèce, leurs concitoyens ſont quelquefois au dépourvu des choſes les plus indiſpenſables à la vie ; ils ne voudront jamais croire que la plupart des Plantes que j’ai décrites, ont été ſouvent dans leur état groſſier & ſans aucune préparation ultérieure, la baſe de leur repas : cependant il ſuffit pour s’en convaincre de parcourir les Annales de la Nation ; on y verra avec effroi le tableau