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ſur les Végétaux nouriſſans.

augmentent en matière douce & ſucrée.

Quelles ſont donc les Plantes que l’induſtrie humaine eſt parvenues multiplier & à adoucir ? Ce ſont celles dont la ſaveur eſt âpre, auſtère & piquante, ſaveur qu’il faut bien diſtinguer de l’amertume & de l’acrimonie dont je viens de parler ; or cet état agreſte qui caractériſe la plupart des végétaux avant leur parfaite maturité, ſemble dépendre d’une eſpèce de gas que la végétation combine avec une portion de mucilage, d’où réſulte un tout plus doux & plus ſavoureux. Nos Plantes potagères incultes ont un goût déſagréable, & n’occaſionnent pas de mauvais eſſets ; elles contiennent les matériaux du ſucre, ſi je puis parler ainſi ; la culture les réunit & quelquefois auſſi la cuiſſon : or les carottes, les panais, les navets, le céleri, qui tous doivent l’avantage d’être préſentés ſur nos tables à l’induſtrie du Cultivateur, ne ſe ſont adoucis qu’aux dépens d’un peu d’amidon ou de muqueux qui combiné avec le principe auſtère, a formé du ſucre ou une matière analogue.

Mais quand l’Art viendroit à bout de faire perdre inſenſiblement à la plupart des Plantes