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Recherches

quelques Auteurs, de faire par exemple du pain avec des chou-raves ; il ſuffit ſeulement de ſécher cette racine, de la réduire en farine, de la mêler avec du levain, pour en obtenir une maſſe fermentée. A la vérité, il n’exiſte guère de racine qui ait l’apparence plus charnue que le chou-rave, mais il n’y en a pas non plus qui abonde davantage en matière fibreuſe ; l’extrait muqueux qu’il contient, eſt, ainſi que celui du chou & de la plupart des crucifères, très-diſpoſé à paſſer à l’acidité & à la putréſaction : on a la preuve combien ce paſſage eſt rapide dans la préparation de la ſauercraut. Je déclare donc que ce pain eſt impoſſible à faire, & qu’il ne réſulte de cette racine mucilagineuſe, ſoumiſe au procédé indiqué, qu’une maſſe déſagréable à la vue & au goût.

Avec quelle confiance n’annoncent-ils pas encore qu’on peut également préparer du pain avec la racine de fougère mâle, parce que Dalechamp a dit qu’on en avoit ſait en Bretagne & en Normandie, parce que Tournefort en a vu en Auvergne, & que l’on en voit dans les cabinets des Curieux ; ſans doute on