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Recherches

oublié d’indiquer un procédé pour approprier à nos organes celles qui ont besoin absolument d’une préparation particulière. Suffit-il toujours en effet, d’annoncer que telle substance est un aliment dont on peut se nourrir, par la raison qu’elle a été essayée dans un temps de disette ? Ne sait-on pas qu’alors tout est bon ; que l’homme affamé ne sent que le prix du pain, & qu’il se jette avec une égale avidité sur ce que lui est ou ne lui est pas convenable ? Aussi les disettes entraînent-elles toujours après elles les épidémies.

Pour peu que l’on réfléchisse sur les fautes capitales que la gourmandise & la nécessité font commettre, on est révolté contre ces compilations indigestes, publiées sous le nom imposant de Manuel alimentaire dans lequel on voit le plagiaire rassembler sans aucun discernement ni méthode tout ce qui a été indiqué jusqu’alors pour tenir lieu de pain, & réclamer en sa faveur ce qu’il a pillé mot pour mot, non-seulement dans les Ouvrages que je viens de citer, mais encore dans tous les Traités d’office & de cuisine, devenus malheureusement trop nombreux : en vain on lui crie, quand les