Page:Parmentier - Recherches sur les végétaux nourrissans, 1781.djvu/249

Cette page n’a pas encore été corrigée
231
ſur les Végétaux nouriſſans.

Le riz est si sain, crevé simplement à l’eau, & relevé par quelqu’assaisonnement, qu’il est absolument inutile d’invoquer d’autre préparation pour en faire un bon aliment ; ainsi, quand il surviendroit disette de blé ou de seigle dans des contrées où il y auroit en même-temps abondance de riz, il ne faudroit apprêter & manger ce grain qu’à là manière des Orientaux.

On ne peut se dissimuler que ces mêmes peuples ne soient comme nous exposés à des disettes qui les forcent aussi à avoir recours à des supplémens ; car enfin, le riz manque quelquefois ; l’humidité sangeuse, au milieu de laquelle il germe, croît & murît, ne le respecte pas davantage que les autres productions, & dans le temps précisément où l’esprît de système affirmoit que chez les peuples qui vivent de riz, on n’éprouve jamais de disette, & l’on n’a point à craindre de monopole, M. l’Abbé Beaudeau observa que tout le Bengale où l’on n’a pas d’autre aliment, perdoit un tiers de ses habitans par la famine. Le défaut de récolte & le monopole le plus atroce des Anglais qui règnent sur ce malheureux pays, en étoient les causes.