pour la grosseur, mais qu’il n’étoit pas possible de manger par rapport à leur excessive amertume. M. de Francheville, de l’Académie de Berlin, prétend qu’en transplantant le maronnier d’Inde dans une terre fertile, & le greffant de lui-même & sur lui-même jusqu’à trois fois suivant les méthodes usitées, on pourroit ôter à cet arbre son amertume ordinaire, & lui faire porter, sans changer son espèce, des fruits d’un aussi bon goût que les marrons de Lyon ; je crains que la chose ne soit pas possible, & j’en ai dit les raisons dans ma lettre à M. Cabanis insérée dans mon Traité de la Châtaigne : une pareille expérience néanmoins est bien digne d’être essayée ; il vaut mieux sans doute s’occuper des moyens de multiplier nos productions, que d’en tarir la source.
Il est cependant certain qu’on peut retirer du marron d’Inde, la partie farineuse qu’il renferme, en former une nourriture saine, sans amertume, & analogue à certains pains, comme nous le ferons voir dans l’article où il s’agira de la préparation que doivent subir toutes les substances végétales que je détaille ci-après,