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Recherches

& ſe gâtent plutôt que d’exhaler le reſtant de l’humidité qui s’oppoſe à leur broiement ; ſouvent j’ai expoſé pendant quelques heures des pommes de terre à une chaleur de trente à quarante degrés, à l’effet de les empêcher de germer ; ce moyen eſt bien capable de leur ôter cette faculté, mais l’organiſation en ſouffre beaucoup : ces racines à moitié deſſéchées, ne ſont plus auſſi délicates après leur cuiſon, & on ne peut plus les conſerver longtemps ſans qu’elles ne s’altèrent au-dedans.

Comme il eſt très-difficile de nettoyer les pommes de terre à cauſe de leur inégalité & de les peler quand elles ſont crues, à moins qu’on ne les laiſſe tremper un certain temps dans l’eau, on pourrait choiſir pour cet objet celles qui ſont unies, & ſaiſir l’inſtant de la récolte pour en ôter la peau ; on chargeroit de cet ouvrage les femmes & les enſans.

Je ne puis cependant me diſpenſer de faire obſerver que malgré les ſoins qu’on prendroit pour éplucher, nettoyer, ſécher & moudre les pommes de terre, leur gruau ou leur farine n’en réuniront jamais tous les avantages ; de quelque manière qu’on les apprête, on ne