devoir de le ſoumettre à l’examen de M. Maillart du Meſle & de pluſieurs Négocians qu’on peut citer comme autant d’autorités ; leur opinion a été extrêmement ſavorable à ce biſcuit. Le Miniſtre de la Marine a daigné l’accueillir & le protéger, en obſervant que le ſeul moyen de conſtater s’il ſeroit poſſible de le conſerver auſſi aiſément que le biſcuit de froment, étoit d’en faire paſſer à Breſt quelques quintaux, afin qu’il pût en être embarqué ſur un ou pluſieurs Bâtimens. Ses intentions ont été complètement remplies : mais on a tout lieu de craindre qu’il n’ait été la proie de quelques Corſaires ennemis.
Mais s’il eſt permis de faire quelques conjectures d’après l’état où ſe trouve ce biſcuit & la nature du corps farineux dont il eſt compoſé, on peut préſumer avec vraiſemblance qu’il bravera les voyages de long cours, & que ſans vouloir prétendre le comparer au biſcuit ordinaire, il a un mérite ſur ce dernier en ce que la pomme de terre n’ayant ni matière ſucrée, ni ſubſtance glutineuſe, le biſcuit qui en réſulte, doit être moins ſuſceptible d’attirer l’humidité de l’air & de ſe corrompre.