Quoique la fabrication du pain de pommes de terre ait été exécutée avec ſuccès par différentes perſonnes, je ne diſconviens pas qu’elle ne ſoit encore au-deſſus de l’intelligence des gens de la campagne pour leſquels j’écris ; mais on la rendroit bientôt plus aiſée avec une poignée de farine de froment, de ſeigle ou d’autres grains ; la pâte alors prend plus de conſiſtance & de viſcoſité ; elle lève mieux & plus parſaitement ; enfin, le pain a plus de qualité. Il me ſemble déjà entendre mille voix s’élever contre ce moyen, & crier qu’il n’eſt pas nouveau puiſque c’eſt-là préciſément ce que tout le monde a ſait. Je demande, avant qu’on ne prenne un parti, de vouloir bien faire attention à l’éclairciſſement qui ſuit.
La plus grande doſe de pommes de terre qu’on ſoit parvenu à introduire dans la pâte des différens grains, c’eſt parties égales ; or, je crois avoir démontré que ces racines ne fourniſſent tout au plus qu’un tiers de leur poids de matière ſubſtantielle ; & que pour produire une livre de nourriture comparable à celle d’une même quantité de pain de froment, il ſalloit employer trois livres de pommes de