c’eſt lorſque ce grain ne ſe trouveroit point en proportion avec la conſommation journalière. Comme il eſt l’aliment ordinaire des citadins & des gens à leur aiſe, peu importe qu’il ſoit plus ou moins ſubſtantiel ; il n’eſt ſouvent qu’un acceſſoire aux autres alimens qui compoſent le repas. Il n’en eſt pas ainſi des farines biſes du même grain : elles n’ont point autant de viſcoſité que les blanches ; les pommes de terre qu’on y mêleroit donneroient au pain plus de volume, de legèreté & de qualité.
Le ſeigle eſt après le froment le grain le plus intéreſſant ; l’un & l’autre mélangés ou ſéparément donnent, étant bien travaillés, un très-excellent pain, ſans qu’il ſoit néceſfaire d’y rien ajouter ; mais quand on n’en a pas ſuffiſamment, & qu’on eſt obligé d’en faire venir de fort loin & que l’on paye fort cher, c’eſt alors que la pomme de terre, ſi on en avoit proviſion, deviendroit une épargne pour les autres grains qui ſervent à la claſſe la plus indigente.
S’il eſt important de circonſcrire l’uſage d’employer la pomme de terre pour groſſir le