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ſur les Végétaux nouriſſans.

doit-on conclure, comme on l’a fait, que ces ſubſtances ont été transformées en pain ? ou bien qu’en doublant ou en triplant ainſi la maſſe panaire, la ſaculté alimentaire a reçue un pareil accroiſſement ? Pluſieurs faits atteſtent le contraire ; & les habitans du pays de Vaud, entr’autres, qui ont beaucoup mangé de ce pain de froment mélangé, ſe ſont plaints qu’ils s’en raſſaſioient difficilement.

On auroit tort, ſans doute, d’inférer de cette obſervation que la préſence des pommes de terre ſoit capable de nuire à l’effet nutritif des corps auxquels on les joints, qu’il faudroit par conſéquent renoncer à l’uſage de les mêler à la farine des différens grains ; mais encore une fois elles ne ſauroient alimenter qu’en raiſon de la quantité de matière ſubſtantielle qu’elles renferment, & il ſeroit ridicule d’exiger qu’une racine aqueuſe fût auſſi nutritive qu’une ſemence sèche qui a beſoin d’être combinée avec un fluide pour agir en qualité d’aliment.

S’il eſt des circonſtances où on doit avoir recours au ſupplément de la pomme de terre, pour la fabrication du pain blanc de froment,