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ſur les Végétaux nouriſſans.

de terre ſous des états variés, à des doſes différentes & avec pluſieurs eſpèces de farine.

A peine s’eſt-on aperçu que les pommes de terre mêlées & confondues dans la pâte ordinaire, diſparoiſſoient à la ſaveur du pétriſſage, de manière à ne plus préſenter après la cuiſſon qu’un tout homogène & parſaitement levé, que l’on a cru réellement avoir changé ces racines en un véritable pain. L’enthouſiaſme n’a pas tardé à gagner les eſprits ; les méthodes ont varié ; chacun a vanté la ſienne, d’où il eſt réſulté que quantité de perſonnes, ſéduites par une apparence illuſoire, ont dit & répètent encore continuellement qu’elles ont préparé, vu ou mangé du pain de pommes de terre : on a même été juſqu’à ſe diſputer l’honneur de l’invention, quoique les Irlandois aient eu recours à ce ſupplément preſqu’auſſitôt qu’ils ont commencé l’uſage des pommes de terre. Leurs tentatives à ce ſujet ſe trouvent conſignées en pluſieurs endroits des Tranſactions Philoſophiques ; j’y renvoie ceux qui conſerveroient l’eſpoir de former un jour quelques réclamations à ce ſujet, en les invitant ſur-tout de ne plus confondre le pain