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ſur les Végétaux nouriſſans.

trouvant dans un état très-fâcheux, avoit absolument perdu l’appétit ; ſon eſtomac ne pouvoit plus rien digérer, il lui prit envie un jour de ſe mettre à l’uſage des pommes de terre ; elle en reſſentit des effets ſi heureux, qu’en peu de temps elle recouvra ſa gaiété, ſon embonpoint & ſon appétit.

Un Marchand d’une conſtitution très-robuſte ayant été épuiſé par une maladie de neuf mois, rendoit les alimens tels qu’il les prenoit ; il s’aviſa un jour de manger des pommes de terre, & il s’en trouva ſi bien, qu’il me proteſta que c’étoit à elles ſeules qu’il devoit la bonne ſanté dont il jouiſſoit maintenant.

J’avois un de mes parens de bon appétit, qui ſaiſoit un exercice continuel ; il ne pouvoit manger des ſemences légumineuſes ſans avoir auſſitôt des aigreurs, il s’étoit aperçu que les pommes de terre ne lui avoient jamais produit de pareils effets. Je connois quelques perſonnes qui ne vivent que de lait & de pommes de terre, les ſeuls alimens qu’ils aient pu digérer : j’en connois d’autres dont le ſang viſoit au ſcorbut qui ont été radicalement