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ſur les Végétaux nouriſſans.

préoccupé ne lui trouve, quoiqu’on diſe pour déſabuſer, plus de mauvaiſes que de bonnes qualités, & ſi jamais on revient à ce ſujet, ce n’eſt qu’après l’avoir long-temps maltraité ; tel ſera peut-être long-temps le ſort de la pomme de terre dans quelques cantons du royaume.

Je dois prévenir encore avant d’entrer en matière, que je ſuis bien éloigné de penſer que la plupart de ceux qui ont élevé la voix contre l’uſage de la pomme de terre, ſous quelque forme que ce ſoit, aient publié ce qu’ils ne penſoient point ; ils ſont dans l’erreur de bonne foi : la ſeule ſaute qu’on puiſſe leur reprocher, c’eſt d’avoir ſait part de leurs craintes avant d’en avoir approfondi la ſource ; il s’écoulera bien des années encore avant de pouvoir oppoſer au torrent des préjugés, une digue ſalutaire : mais ſaut-il à cauſe des obſtacles qu’on rencontre à chaque inſtant, lorſqu’on veut ſoumettre les habitans des campagnes pour leur propre intérêt à une pratique avec laquelle ils ne ſont point ſamiliariſés, faut-il, dis-je, renoncer à les éclairer, & négliger d’employer auprès d’eux l’exemple,