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commune, de trente à quarante ſols dans les cantons où cette culture eſt en faveur. D’après ce qui vient d’être dit sur ce qui eſt néceſſaire pour produire une livre de pain, il en faut quatre ſacs juſtes du poids de deux cents dix-huit livres, pour fournir la même quantité de pain & aussi nourriſſant qu’en rend un ſetier du meilleur froment.

On objectera sans doute que les frais de préparation de l’amidon & de la pulpe, étrangers à la fabrication du pain ordinaire, rendront celle dont il s’agit plus dispendieuſe, vu d’ailleurs que les frais de mouture & de tranſport ſont au moins payés par la vente des ſons ; mais s’eſt auſſi pour balancer une partie de ces frais, que nous n’avons pas fait entrer en compte dans les produits des trois livres dix onces de pommes de terre converties en pain, la matiere fibreuſe réſultante de l’extraction de l’amidon, & qu’on peut introduire dans la compoſition du pain bis que nous allons indiquer, avec d’autant plus d’empreſſement qu’il ne forme aucune ſpéculation de gloire & de fortune sur ce travail.

Je ne m’étendrai pas davantage à l’égard du prix que le pain de pommes de terre coûteroit dans les pays pour leſquels il eſt particuliérement deſtiné : il sera très-aiſé, d’après ces courtes réflexions, d’en avoir l’apperçu.