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dont j’avois beſoin ; que j’y trouvois le levain, la farine & la pâte ; que leur travail & le mien n’avoient de commun que les mots pommes de terre & pain, que nous prononcions également ; qu’ils étoient hors de la queſtion ; qu’enfin, le pain qu’ils prétendoient tous avoir fait les premiers, avoit cependant un ſiecle pour époque, les Irlandois pour auteurs, & les Tranſactions philoſophiques pour dépôt.

C’est aſſez en dire pour ceux qui confondent toujours le pain de pommes de terre pure avec celui qui réſulte des différens mélanges ; ſuivant un pareil raiſonnement, la citrouille, le potiron, les tronçons de choux, les navets, les noix, &c. peuvent donc ſe convertir en pain, puiſque ces différentes ſubſtances, aſſociées avec la farine des grains, disparaiſſent pour ne plus former, après la cuisson, qu’un tout homogene. Mais il exiſte encore une autre claſſe de réclamans qui se croient mieux fondés, ce ſont ceux qui diſent qu’on fait du pain de pommes de terre avec cette racine ſeule, ſans indiquer quelle en est la recette ; le ſeul des livres que je ſache où il en ſoit fait mention, eſt le Guide du fermier, ouvrage eſtimé & eſtimable ; l’auteur aſſure, p. 232, que ce pain eſt trop connu pour en indiquer la maniere. Où eſt-il donc connu ? Eſt-ce en Angleterre ? on ſait que