peuvent ſe récolter avant leur entiere maturité, parce qu’elles prennent ce dernier degré de perfection quand on les laiſſe entaſſées pendant quelques jours, avant de les mettre en uſage. A ces conſidérations générales, je vais joindre le détail des manipulations que j’ai employées ſur les différentes ſubſtances indiquées ci-deſſus.
J’ai pris des marrons d’Inde bien dépouillés de leur écorce & de leur membrane intérieure : je les ai diviſés avec une rape de fer blanc, & j’ai ajouté ſur ſix livres de cette matiere une chopine d’eau, ce qui a formé une pâte d’une conſiſtance molle. J’ai enfermé cette pâte dans un ſac de toile que j’ai ſoumis à la preſſe ; il en eſt ſorti un ſuc viſqueux, épais, d’un blanc jaunâtre & d’une amertume inſupportable. Le marc reſtant dans la preſſe étoit blanc & très ſec ; je l’ai délayé dans une quantité d’eau en le frottant entre les mains : j’ai enſuite paſſé la liqueur laiteuſe par un tamis de crin très-ſerré, elle étoit reçue dans un vaſe où il y avoit