doit faire naître aucune crainte, ni plus exciter la curioſité, que ne le feroient les couleurs variées des décoctions des herbes, des racines, des écorces & des bois, que tous les acides alterent d’une maniere quelconque.
Les Pommes de terre cuiſent plus ou moins aiſément dans l’eau, ſuivant la nature & la doſe de l’eau employée. Quand on les fait cuire, il eſt néceſſaire qu’il y ait ſuffiſamment d’eau, & que l’ébulition ne ſoit pas trop vive, autrement elles crevent & perdent beaucoup de leur ſaveur ; il eſt encore néceſſaire de ne faire cuire ces racines qu’à meſure que l’on en a beſoin : car du jour au lendemain elles ſe pelent difficilement & ſe déſſechent un peu ; la peau qui les couvre les garantit encore de l’action de l’eau dans laquelle elles bouillent : car j’ai trouvé que huit livres de Pommes de terre n’avoient fourni qu’une demi-once d’extrait, & qu’en bouillant une ſeconde fois avec de nouvelle eau, celle-ci ne ſe coloroit plus.