Page:Parmentier - Examen chymique des pommes de terre, 1773.djvu/222

Cette page a été validée par deux contributeurs.
188
Examen Chymique

que les Pommes de terre ne lui ont jamais produit de ſemblables effets ; il en continue l’uſage depuis un an, & s’en trouve on ne peut pas mieux.

Je connois pluſieurs perſonnes à Paris qui ne vivent que de lait & de Pommes de terre, & dont les eſtomacs n’ont jamais pu ſupporter d’autres alimens. J’en connois d’autres dont le ſang viſoit au ſcorbut, qui ont guéri radicalement par un uſage modéré de Pommes de terre ; & loin que leurs eſtomacs en aient été fatigué, ils avoient acquis plus de force.

M. le Baron de S. Hilaire, l’Auteur d’une culture de Pommes de terre, que je vais bientôt expoſer, avoit un domeſtique qui, après une fievre maligne, avoit perdu le ſommeil ſans pouvoir le recouvrer : il lui fit manger des Pommes de terre à ſouper ; dès la même nuit il dormit ſix heures de ſuite, & l’uſage ſoutenu de cette nourriture lui procura conſtamment le même effet, ſans changer abſolument rien à ſon exiſtence.