Page:Parmentier - Examen chymique des pommes de terre, 1773.djvu/218

Cette page a été validée par deux contributeurs.
184
Examen Chymique

ſent plus d’eau qu’on n’en mettroit, ſi on la prenoit pure, & donnent au pain une légéreté qui nuit, en ce qu’on croit y trouver plus de nourriture, tandis qu’il ne préſente que plus de volume, & peut-être une plus grande facilité à paſſer dans les ſecondes voies, & par conſéquent un obſtacle au raſſaſiement qu’on ſe propoſe en le mangeant.

Le règne végétal n’offre pas une plante capable de fournir une nourriture plus ſaine, plus commode & moins diſpendieuſe que les Pommes de terre ; l’avidité avec laquelle on voit les enfans dévorer cet aliment, prouveroit aſſez qu’il eſt analogue à notre conſtitution.

Nos Soldats, dans la derniere guerre, ont conſidérablement mangé de Pommes de terre ; ils en ont même fait des excès ſans avoir été incommodés ; elles ont été ma ſeule reſſource pendant plus de quinze jours, & je n’en fus ni fatigué ni indiſpoſé. Le beſoin m’avoit condamné à ce régime, & le