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DE L’AFRIQUE.

noissance de ma visite, ou de mes éloges auxquels je crois qu’elles n’étoient pas aussi insensibles qu’elles affectoient de le paroître, elles me firent présent d’une jarre de miel et de quelques poissons qu’elles envoyèrent chez moi. On me pria, en même tems, de retourner chez le roi avant le coucher du soleil.

En me rendant chez ce prince, je pris quelques grains de collier et du papier à écrire, parce que, quand on prend congé de quelqu’un, il est d’usage de lui faire un petit présent. Le roi me donna cinq drachmes d’or, en observant que ce n’étoit qu’une bagatelle, offerte par pure amitié ; mais qu’elle me seroit utile dans mon voyage pour acheter des provisions. À cette marque de bienveillance il en ajouta une plus grande. Il me dit que quoiqu’on eût coutume de visiter le bagage de tous les voyageurs qui passoient dans ses états, on s’abstiendroit de le faire avec moi, et que j’étois maître de partir quand je voudrois.

En conséquence, le 23 décembre au matin, nous quittâmes Fatteconda, et à onze heures nous atteignîmes un petit village, où nous résolûmes de passer le reste de la journée.