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VOYAGE DANS L’INTÉRIEUR

unes me demandoient des médecines, les autres de l’ambre ; et toutes vouloient éprouver ce grand spécifique des africains, la saignée. Ces femmes étoient au nombre de dix à douze, la plupart jeunes et jolies, et portant sur la tête des ornemens d’or et des grains d’ambre.

Elles me plaisantèrent avec beaucoup de gaîté sur différens sujets ; elles rioient surtout de la blancheur de ma peau et de la longueur de mon nez, soutenant que l’une et l’autre étoient artificielles. Elles disoient qu’on avoit blanchi ma peau en me plongeant dans du lait lorsque j’étois encore enfant, et qu’on avoit allongé mon nez en le pinçant tous les jours, jusqu’à ce qu’il eût acquis cette conformation désagréable et contre nature.

Pour moi, sans disconvenir de ma difformité, je fis un très-grand éloge de la beauté africaine. Je vantai la brillante noirceur de leur teint, l’agréable applatissement de leur nez. Mais elles me répondirent que dans le royaume de Bondou on faisoit peu de cas de la flatterie, ou comme, elles l’appeloient avec emphase, de la bouche de miel. Cependant pour me témoigner leur recon-