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DE L’AFRIQUE.

étranger. Ce n’est qu’une manière d’obtenir avec douceur, ce qu’il a le pouvoir de prendre par force. Or, comme il n’étoit pas de mon intérêt d’offenser par un refus le roi de Bondou, j’ôtai tranquillement mon habit, le seul que j’eusse alors qui valût quelque chose, et je le mis aux pieds de ce prince.

Flatté de ma complaisance, il me fit donner beaucoup de provisions, et il me pria de revenir chez lui le lendemain matin. Je ne manquai pas de m’y rendre. Le monarque étoit sur son lit. Il me dit qu’il étoit malade et qu’il desiroit d’être saigné. Mais je n’eus pas plutôt lié son bras et ouvert ma lancette, que le courage lui manqua. Il me pria de différer l’opération jusqu’à l’après-midi, attendu, dit-il, qu’en ce moment il se trouvoit mieux qu’il n’avoit été ; et il me remercia très-affectueusement de la promptitude avec laquelle je m’étois préparé à le servir. Il ajouta que ses femmes desiroient beaucoup de me voir, et qu’il seroit charmé que je voulusse leur rendre visite.

Aussitôt un des officiers du roi eut ordre de me conduire dans l’appartement des femmes. À peine fus-je entré dans leur cour, que je me vis environné de tout le sérail. Les