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DE L’AFRIQUE.

une espèce de citadelle. Cette enceinte étoit divisée en différentes cours. À la première entrée, je vis un homme en faction avec un fusil sur l’épaule ; et pour pénétrer jusqu’au roi, il me fallut passer par un chemin tortueux, et par différentes portes, à chacune desquelles il y avoit des sentinelles.

Quand nous arrivâmes à l’entrée de la cour dans laquelle étoit l’appartement du roi, mon guide et mon interprète, se conformant à l’usage, ôtèrent leurs sandales. Le premier prononça alors très-haut le nom du roi, et le répéta jusqu’à ce que ceux qui étoient dans l’appartement lui répondissent. Nous trouvâmes le roi assis sur une natte, et ayant deux de ses sens auprès de lui. Je lui répétai ce que je lui avois dit au sujet de mon voyage, et les raisons que j’avois de traverser son pays ; mais il ne parut qu’à demi satisfait. L’idée de voyager par curiosité lui étoit totalement étrangère. Il dit tout uniment qu’il ne croyoit pas possible qu’un homme de bon sens pût entreprendre un voyage aussi périlleux, dans le seul dessein de voir le pays et ses habitans.

Je lui offris de lui montrer mon porte-manteau et tout ce qui m’appartenoit ; alors il fut