dans la soirée, parce qu’il vouloit me faire présent de quelques provisions.
Quoique ce monarque fût attaché non à la secte de Mahomet, mais au paganisme, il portoit le nom maure d’Almami. L’on m’avoit raconté qu’il s’étoit conduit avec beaucoup de malveillance envers le major Houghton, et que c’étoit par ses ordres que ce voyageur avoit été pillé. Aussi, quoique dans notre première entrevue, il m’eût fait plus de politesses que je n’en attendois, je n’étois pas sans inquiétude. Je craignois quelque perfidie de sa part ; et comme j’étois entièrement en son pouvoir, je crus devoir essayer de me le rendre favorable par quelque présent. En conséquence, lorsque je retournai vers lui, le soir, je pris une poire à poudre, du tabac, un peu d’ambre et mon parasol. Je ne doutai pas qu’on ne visitât mon bagage. Pour éviter qu’on ne me prit certains articles, je les cachai dans le toît de la maison où je logeois, et voulant sur-tout conserver un habit bleu, quiétoit tout neuf, je m’en revêtis.
L’ensemble des maisons occupées par le roi et par sa famille, étoit entouré d’une très-haute muraille de terre, qui en faisoit
