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DE L’AFRIQUE.

Il me parut très-singulier, que dans la saison où nous étions, les bords du Falemé fussent couverts de beaux champs de millet. Mais en examinant ce millet de plus près, je m’aperçus qu’il n’étoit pas de la même espèce que celui qu’on cultive sur les bords de la Gambie. Les gens du pays l’appellent manio. Il croît dans le tems sec, et on le recueille dans le mois de janvier. Cette plante produit beaucoup ; et comme sa tête est très-inclinée, les botanistes lui ont donné le nom de millet recourbé[1].

Après avoir fait une petite promenade sur le bord de la rivière, pour examiner la pêche, je repris le chemin du village. Je rencontrai en chemin un vieux scherif maure, qui me donna sa bénédiction, et me demanda un peu de papier pour écrire des saphis. Cet homme avoit vu le major Houghton dans le royaume de Kaarta, et me dit qu’il étoit mort dans le pays des maures. Je lui donnai quelques feuilles de papier. Il reçut ensuite un pareil tribut du nègre forgeron qui voyageoit avec moi ; car il est d’usage que les jeunes musulmans fassent des présens aux

  1. Holcus cernuus.