Page:Park - Voyage dans l’intérieur de l’Afrique - Tome 1.djvu/90

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
78
VOYAGE DANS L’INTÉRIEUR

violence. Quelques-uns de ces paniers avoient plus de vingt pieds de long ; et quand les poissons y étoient entrés, la force du courant les empêchoit d’en sortir.

Pour les petits poissons, les pêcheurs du Falemé emploient une autre méthode. Ils les prennent avec ces sortes de filets, qu’on appelle éperviers, qu’ils font avec du fil de coton, et dont ils se servent avec une extrême adresse. Ces petits poissons ne sont pas plus gros que des sardines ; et ceux qui en font le commerce, les préparent de plusieurs façons. Le plus souvent ils les pilent dans un mortier de bois, au moment où on vient de les pêcher ; ensuite ils en font des tas qui ont la forme d’un pain de sucre, et ils les mettent sécher au soleil. On doit bien s’imaginer que l’odeur de cette préparation n’est pas très-agréable ; mais dans le pays qu’habitent les maures, sur la rive septentrionale du Sénégal, où le poisson est fort rare, on la vend cher, et on la regarde comme un objet de luxe. Lorsque les africains veulent en manger, ils en font dissoudre une certaine quantité dans de l’eau bouillante, après quoi ils la mêlent avec leur kouskous.